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"Lodela"
8 septembre 2010

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Si l'on considère que le début de l'aventure commence depuis la création du projet,

l'histoire est en cours depuis l'année 2004.

Nous vivons à l'ile de la Réunion depuis presque 10 ans et c'est notre 2ème séjours, la retraite de mon mari arrive à grands pas, qu'allons nous faire de cette retraite ? Rentrer en France alors que nous vivons sous un climat que tout le monde nous envie, dans un style de vie tropicale dont tout le monde rêve ? Nous avons toujours eu une vie plus qu'active: sports, musique, »faits mains » peinture,moto...Alors, rentrer, oui, peut être, mais réaliser un nouveau projet !

Ce ne sont pas les idées qui manquent, il faut plutôt réfléchir ensemble et décider ensemble !

Une quinzaine d'années plus tôt, nous avions du abandonner un projet pour une nouvelle mutation, nous décidons donc de le remettre au goût du jour et de tenter l'aventure.

Et voici « notre aventure Péniche »

5 février, la date d'anniversaire de Michel (que je nommerai souvent "Mi")

5 février,nous devenons libre comme l'air dans un nouveau statut appelé « retraite »!

Tout va très vite, nous mettons notre maison en vente, le déménagement est emballé dans un contener;" Mi" prend l'avion pour visiter un maximum de « bato », faire le tri de ce qui va être susceptible de nous plaire et me laisse avec nos trois chiens dans une maison casi vide jusqu'à la signature de la vente.

Juin 2005, je débarque avec « Vanille » et « Noisette », notre berger allemand et notre « royal bourbon », un nom bien pompeux qui désigne le chien«  batard » de l'ile, notre 3ème chienne, trop vieille et trop malade a fait un autre « voyage »

Mi vient me chercher à l'aéroport de Marseille, il avait récupéré notre toyota dès son arrivée, nous voici donc avec nos deux chiens et notre véhicule, hébergé chez notre fille Laure à Montpellier, elle même en vacances, pour une quinzaine.

Nous retournons visiter les bateaux qui avaient obtenus un axécit de Michel mais ils ne me plaisaient pas vraiment: trop compartimenté, trop petits, salle d'eau trop exigue,..Après une semaine de visite non concluante et les calculs financiers qui vont avec, nous changeons notre fusil d'épaule. Si nous devons tout démonter dans un « bato » pour qu'il nous plaise, pourquoi ne pas en chercher un à aménager, une carcasse à rénover ?

Tout était à refaire !

Nous récupérons une vieille caravane des années 80, un crochet de remorque et « roule ma poule », nous traquons tous les chantiers et les annonces de vente de vieux freycinet . Cette recherche nous amène dans ce joli camping fort sympathique de St Mammé ou nous resterons les deux mois d'été,

aout2005_006

rassasiés de visites, mesurant l'immensité de l'entreprise, dessinant déjà des plans, l'effervescence était à son comble....nous lui cherchions déjà un nom !

Dans nos nouvelles recherches, nous avons rencontré Pierre, Paul, Jacques....Puis un jour," Walter !"

Il connaissait un « bato «  ressemblant a celui que je lui décrivais pendant que nous sirotions un apéritif sur son « bato ». Le vendeur a déjà été échaudé par deux ventes qui ne se sont pas faites, fautes de crédits, il n'y croit plus et pourtant il est malade et doit arrêter le métier, il n'est paraît il, pas à « prendre avec des pincettes » ces temps ci et pour visiter son « bato », Walter nous propose de faire l'intermédiaire pour un rendez vous.

Pour nous présenter à ce monsieur, nous lui donnons l'élément percutant: nous payons « cash » et tout de suite !

Nous n'avons rien d'un « nabab » mais nous venons de vendre notre maison que nous réinvestissons entièrement dans ce « bato »!

Walter revient, la visite, c'est tout de suite si nous le voulons ! Ne laissons pas trainer les « affaires », 10mn plus tard, nous visitions « le croiser » amarré à St Mammé : C'est Mi qui avait la plus grosse responsabilité dans ce choix, dans ce « bato » de commerce que nous allions transformer en « bato » logement il fallait avant tout que les organes de notre « monstre » soient sains et pas trop vétustes : moteur, groupe electrogène, appareillages...

Nous avons été un peu déçu de la transformation moderne et non à notre goût du logement du marinier après toutes ces visites effectuées ou nous avions souvent admirer des logements gardés intact, en bois précieux, depuis la construction des « bato ».

Nous demandons une nuit de réflexion ! Rien qu'une nuit pour échanger nos impressions.

Ce n'est pas rien tout de même, même si l'investissement semble raisonnable au premier abord, ce n'est que le début de longues années de travail et de dépenses. Nous étions à la porte de notre projet, il ne fallait pas se louper ! Tous les conseils et toutes les recommandations des amis resurgirent, ils nous avaient mis en garde contre « ceci « et Attention à « celà »!

Cette nuit là a été à la fois très longue et trop courte, mais le lendemain, midi, nous étions chez « Patrick » et nous foulions de nos pieds nus, le sol de ce qui allait devenir  "NOTRE BATO !!!"

bat1010"le Croiser" St Mammés

Alors, décidé à vendre ? Oui !

Alors décidé à acheter ! Coup de fil à la banque pour débloquer la somme, rendez vous le lendemain à l'agence, affaire conclue le lendemain chez l'assureur du « bato », les papiers officiels sont passés d'une main à l'autre et en un quart d'heure nous voici propriétaire de ce monstre de 38m70 de long sur 5m de large, sans autre cérémonie, comme si nous avions acheté un vélo, un vélo sans roue et qui flotte !

Et sur l'air de « c'est la fête au village », ce soir là c'était la fête au camping !

« Poum » le bouchon de la bouteille de champagne! nous qui cherchons toutes les occasions pour faire péter le bouchon, celle ci était de taille et je crois qu'il nous a fallu plusieurs coupes pour réaliser que le « rêve » venait de commencer.

Nous venons de rentrer dans le monde de l'eau et à ce stade, nous n'en pensions que du bien. Walter nous recommendera son « marin » préféré, « Dédé l'amiral », pour accompagner « le Croiser » devenu, lors de son achat « Parenthèses », jusqu'au chantier ou il va être transformé, Marseilles les Aubigny, un grand chantier réputé dans un petit patelin du Cher.

Le voyage, ah le voyage!

"Mi" accompagne Dédé sur NOTRE « bato », nous sommes en Août 2005, une chaleur insupportable dans la journée, Sur le pont, marquise baissée, les hommes s'abritent du soleil avec un vieux parasol troué, la classe!

Et moi me direz vous? Et bien il y avait une voiture, une caravane et deux chiens en convoyage, Je pris le volant pour suivre en itinéraire routier: Je repérais sur la carte tous les endroits ou je pouvais voir passer le « bato » mais je voulais suivre trop près du canal,je me suis retrouvée coincée dans les champs,

Je me souviens d'un chemin qui longeait des propriétés, je me disais que si quelqu'un sortait et venait en sens inverse, il y allait avoir du sport, mais ma bonne étoile m'accompagnait, je suis arrivée dans un champ de blé, j'ai repéré le sol le plus solide et ai effectué un demi tour en cercle à la « gaston lagaffe », les roues de la caravane ont laissé une ornière mais je me suis retrouvée en sens inverse sur ce chemin étroit en priant une deuxième fois pour que tout le monde reste chez soi.

Chaque fois que je voyais passer le « bato », c'était un émerveillement, des photos, des coucous...je repérais le prochain endroit et en route. toujours arrivée bien avant leur passage, je dépliais le relax, profitant de la nature, du beau temps, des espaces aménagés. Chouette souvenir!

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Paris/Nevers en « bato », çà ne se fait pas en un jour : à 5km/h sur le canal, réglementation oblige, il y eu les arrêts du soir avec le casse croute bien mérité.

"Mi" dormait avec « le marin » sur le « bato », un commandant ne quitte jamais son navire et moi je dormais dans la caravane avec mes toutounes.

La plus part du temps arrêtés dans la verte, les gros troncs d'arbres pour amarrage, je dépliais la table de camping et c'est sous les platanes centenaires ou les marronniers que les verres trinquaient et les mandibules se mettaient en oeuvre.

Après cette grosse chaleur, la fraicheur du soir venait apaiser les corps fatigués et c'est presque sans s'en apercevoir que l'on sombrait dans le sommeil.

Le lendemain matin, pas de clairon mais un marin est sur le pont au aurore pour vérifier les organes vitaux de son « bato » et faire chauffer le moteur. Un p'tit café, pris sur le plat bord, et en avant, il y a du chemin à parcourir.

Un autre très bon souvenir, aujourd'hui chargé d'émotion, puisque Dédé a fait son dernier voyage quelques mois après nous avoir amener à destination, il avait cette peau brulée des marins qui vivent au grand air, ces rides creusées par ses soucis, silencieux et secret, d'une gentillesse et d'une serviabilité peu commune, « Le Marin » fait partie de notre histoire !

Une histoire pleine d'autres gens formidables.


Nous étions attendu à Marseilles les Aubigny, des commandes avaient déjà été faites par téléphone pour le lestage du « bato », pour ne pas perdre de temps, car nous étions en Aout et la période des vacances n'est pas l'idéale pour les livraisons.

Et nous allons faire la connaissance de Ray, le maître des lieux.

Qui ne connait pas Ray, au moins de nom ? 80%  des freycinet ont du, un jour ou l'autre, passer dans son chantier. D'ailleurs, il nous a été conseillé tout de suite. Le chantier est réputé pour faire du bon travail avec de bons ouvriers et un patron qui mène son monde à la baguette.

Le résultat est là !

« Parenthèses », puisque telle était sa nouvelle devise, a tout d'abord été mise « à couple », en deuxième position, dans l'attente de recevoir les premiers soins.

aout2005_030!vu l'ampleur de ces premiers soins, Il fut ramené le long du quai et un « désossement » completaout2005_033 commença: Il fallait tout sortir, vider cette coque de l'inutile pour de la plaisance, découper le « trop long », le « trop large », se débarrasser de certaines machines, en transformer d'autres ….Et ce nettoyage par le vide dura plusieurs semaines.



Nous allons installer la caravane sur le terrain du deuxième chantier, utilisé occasionnellement et plus calme, plus propre, plus herbeux en nous disant qu'après quelques mois de travail, nous repartirions à l'automne ou du moins avant l'hiver dans notre « bato »!

caravane



Au début, un peu comme dans les histoires, tout beau, tout nouveau, l'enthousiasme aidant, les matins sont gais même dans l'étroitesse de la caravane avec les deux chiennes, l'aventure commence et chaque matin nous apportions nos réflexions de la veille, nos plans, nos désirs de transformation...

bat102280 tonnes de lest en bordure de trottoir

bat1031cuve 8000L eaubat1038



            

                                                                           Pose de paroi métallique

Nous brulions de mettre la main à la pâte mais il fallait avant tout que le travail de chaudonnerie soit terminé avant que nous puissions commencer l'isolation du « bato », puis un début d'aménagement pour pouvoir y vivre.

La coque à nu, la première construction à effectuer a été ce que j'appelle « la terrasse » qui est aussi le pont du « bato ».

bat1039Chapeau ! Quel boulot et quel boulot bien fait! soudure et arrondi de la terrasse impeccables, un travail de longue haleine effectué par l'employé arabe du chantier, un soudeur hors paire qui connait son métier.

Nous revenions à la caravane chaque soir, satisfait de notre journée, Mi ressortait toujours plus noir de la cale moteur, plus graisseux, plus puant...une bonne douche, une bonne bière bien méritée, une bonne table et la construction de notre projet reprenait son cours.


Les semaines, les mois passaient et tout n'allait pas aussi vite que prévu. Nous étions en quelque sorte le travail de longue haleine du chantier et il lui arrivait de faire passer des urgences devant nous. Le travail cessait, le « bato » avait l'air abandonné, relégué au troisième rang, à couple de ceux qui l'étaient réellement. Nous avons du parfois nous fâcher pour qu'on ne nous oublie pas vraiment mais il y avait aussi le matériel commandé qui se faisait attendre...

Voici l'hiver et une coque de « bato » même bien avancée qui ne peut servir de toit, une coque de « bato » qui avec le gel devient dangeureuse, le chantier est décrété « en chômage »par le patron, les ouvriers étrangers partent en vacances chez eux, chacun regagne ses pénates et nous...nos 4m2 de caravanne.


Il n'y a pas toujours besoin de chauffage pour se réchauffer!

Le déménagement parti quelques mois avant de la Réunion, venait d'arriver à Marseille, Marseilles dans les Bouches du Rhône,bien sur,et nous n'avions pas moins de 60m3 à caser quelques part, en attendant de pouvoir les entrer dans le « bato ».

Ray nous offre un de ses hangars vide. Le seul « hic » est que ces hangars n'ont pas de plancher et que je me voyais mal entasser des meubles en bois précieux, des instruments de musique, et tous nos « trésors » à même ce sol humide et bancal.

Un peu d'huile de coude et nous avons construit ce plancher pour y mettre nos affaires en deux après midi, le lendemain le camion de déménagement était là et les cartons s'engouffraient dans le hangar!

On avait presque oublié qu'on avait autant de choses!

Les exercices « d'échauffement » n'en sont pas resté là, une partie de tout ce matériel était destiné aux enfants. Musculation tous les après midi: tri et reclassement de tout ce bazar!

Une quinzaine plus tard, le camion de location plein, nous sommes partis à 17h de Marseilles les Aubigny, arrivée à Clermont Ferrand 22h, « largage » des premiers meubles chez la fille, un verre d'eau, « largage de la suite » chez mon fils, petite collation, minuit, on reprend la route direction ORANGE.

Arrivée à Orange vers 8h du mat, avec les pauses autoroute, petit déj dans un bar avec croissants bien chauds réconfortants après cette longue nuit de route.

Nous avions décidé de profiter du camion pour remonter un autre déménagement, celui que nous avions laissé en France avant notre départ outre mer. Il était aujourd'hui stocké dans le garage de notre maison, louée, et nous voulions en débarrasser le locataire.

Notre idée: récupérer toute nos affaires éparpillées un peu chez tout le monde et après avoir donné, jeté, brûlé...tout ce qui ne nous intéressait plus, rentrer le reste dans notre « bato ».

Idée tout à fait légitime qui ne demandait finalement que du travail!

Le travail c'est la santé,et dans la famille, on la cultive!

Heureusement, car il fallait remonter, les heures étaient de l'argent, après 4h de « porter, hisser, tirer,soulever... » Je repris le volant direction Nevers.

Le soir à 17h, nous nous sommes fait aider pour continuer à entasser ces 25m3 dans le hangar et à 19h, le contrat était rempli et le camion au dépôt.

Et quand je pense qu'il y en a qui s'ennuie à la retraite !!!

C'est peut être ce qui allait se passer dans les semaines qui allaient venir. Plus ou moins enfermés dans cette caravane, notre seule demeure, sans activités de prévue, les travaux du « bato » en stand by...

LE BREAK

Si Michel est un homme qui peut s'occuper toute une journée devant un ordinateur ou un travail de précision, moi, il me fallait de l'espace! Même si un livre captivant ou des mots croisés étaient capables de « m'immobiliser » quelques heures, je regardais les 4m2 de la caravane avec une certaine angoisse, les balades des toutounes suffiraient elles à gérer cette vie étriquée et à ne pas faire exploser nos deux caractères bien trempés ?

Quand on a l'habitude de vivre avec quelqu'un, surtout depuis de nombreuses années, on se devine ! Et je voyais bien que la même crainte préoccupait Mi !

Nous avions quitté la Réunion précipitamment, juste le temps de signer le contrat d'achat de l'appartement. Nous avions entassé dans cet appart ce que nous ne voulions pas ramener, un peu à la « va vite », pensant que nous rangerions tout çà à notre prochaine venue.

La Réunion, nous n'avions pas trop eu le temps d'y penser ces derniers mois, à fond dans notre nouvelle aventure, c'était peu être une occasion . Nous en discutons ensemble et plutôt que de se gêner, de se supporter dans ces mauvaises conditions quotidiennes, nous décidons que je  retournerai à la Réunion ranger et décorer l'appartement.

En dehors du fait qu'il y a « séparation » et pas des moindres puisque l'île se trouve dans l'hémisphère sud à 13000kms de la France, En dehors du fait que Mi est frileux et que moi j'aime le froid et que les rôles sont donc mal distribués, j'étais super contente de retrouver mes copines, mes pots, le soleil, la plage, la moto, les marchés forains, les senteurs, les couleurs....

C'est en rentrant dans l'appart que je réalisai à quel point il était sale, les murs blancs étaient plus près du gris , nous avions racheté cet appart à des amis, qui eux mêmes l'avaient acheté juste pour une transition de mutation. Le lieu nous avait plu, il était disponible au moment ou nous avions l'intention d'acheter, et l'affaire s'est faite devant un bon repas, sur la terrasse, un jour ou nous étions venu les voir. La couleur des murs à ce moment là nous avait un peu échappé, les amis nous laissaient la cuisine, une partie du bureau et tout ce qu'ils ne voulaient pas remporter, un appart déjà à moitié meublé!

C'est donc par ces murs que mon travail commença: De la peinture et tous les outils qui vont avec, petite visite dans ces magasins pour lesquels je ne ferai pas de pub mais dans lesquels on trouve tout ce qu'il faut.

Debout le matin à 5h ou 6h, sous ces latitudes, on se lève avec le soleil, j'organise ma journée. Vêtue de vieux caleçons qui me servent de shorts et de débardeur, la tenue traditionnelle de l'île, je commence par les plafonds, je choisis des couleurs pastelles, crème, vert et orange pour les murs et harmonise toute la déco dans ces mêmes couleurs.

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Mais nous sommes l'année de l'épidémie du chikoungounia, cette épidémie s'est abattue sur l'île comme une tempête, il y eu vite des décés; Suite à ces décés, des consignes de sécurités à respecter, des spots télé, des prospectus, des conférences...

Mi me téléphonait tous les jours et la famille s'inquiétait.

Je rebouchai mes pots de peinture et me lançai dans la confection de moustiquaires, moustiquaires partout, se protéger était vital.

Sous les tropiques, la nuit tombe entre 17h et 18h suivant la saison et les moustiques sont très actifs à la tombée de la nuit, les magasins étaient dévalisés de tous les produits anti moustiques, les prix de ces articles quand on réussissait à en trouver devenait inabordables, les mauvaises nouvelles chaque jour aux infos n'incitaient pas à franchir le seuil de la porte.

Pourtant, je me suis efforcé de vivre le plus normalement possible, je téléphonais à mes amis régulièrement comme ils me téléphonaient car j'étais seule et cette maladie paralysait les gens, ils ne pouvaient plus bouger, même pas se lever pour aller aux toilettes.

Et puis comme dans toute épidémie, il y eut le déclin de la maladie et le retour à une vie normale . Quand on me demandait : »tu as été malade ? » je répondais : « non,le moustique m'a piqué et il est mort ! » histoire de détendre l'atmosphère!

La peinture repris ses droits,puis les ciseaux, la machine à coudre, pour les rideaux,les coussins,puis le « fait main » pour les tableaux, la déco, puis je suis allée chiner, marchander, troquer et deux mois après le résultat était  f a b u l e u x !

Je photographiai mon « oeuvre » sous toutes les coutures, il fallait que Mi constate le changement dans cet appart !

Et c'est en flanant dans une librairie que l'étincelle à eut lieu: Nous avions baptisé le « bato » aussi vite que nous avions acheté l'appart , juste parce que nous ne voulions pas garder le nom qu'il portait mais « Parenthèses » ne me plaisait pas vraiment et depuis le début, je cherchais la nouvelle « devise » qui allait nous plaire vraiment, et là, en me baladant, une image attire mon attention, intitulée « l'eau de là » et cela a fait « tilt » tout de suite.

Je téléphone à Mi le soir et lui propose :

« LODELA «

Un style sms qui marque l'époque et une interprétation libre du lecteur !

Je n'avais pas encore repris l'avion mais j'étais déjà dans « mon « bato » », je dis aurevoir aux amis, aux pots,au soleil, à la plage...A bientôt, mon « bato » m'attend !

L'HIVER A MARSEILLES LES AUBIGNY

Des retrouvailles, c'est toujours sympa et puis on a des tas de  choses à se raconter après ces mois de séparation, on en oublie les 4m2 de caravane.

Mars, ce ne sont pas encore les grosses chaleurs mais quelques rayons de soleil les après midi, un espoir du « plus chaud «  le lendemain et une approche du printemps qui s'annonce.

L'hiver à Marseilles les aubigny, Mi l'avait passé avec nos toutounes, il en avait pris soin pendant cet hiver glacial, je suis sure que tout le monde était dans le lit le soir pour se tenir chaud mais je ne veux rien savoir puisque je n'étais pas là.

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Je savais par les courriers et les photos que m'envoyait Mi que le chantier avait repris les travaux, doucement, quand il ne faisait pas trop froid: le matin il partait dans la neige depuis le chantier appelé « l'équerre » jusqu'à l'autre chantier, 1km plus loin, c'était en même temps la promenade du matin pour les chiennes.

Dans l'attente de mon retour, il avait entrepris tout seul comme un « grand » l'isolation ,et avait terminé la chambre

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Il m'avait laissé le soin de faire les plans de notre future intérieur, » la femme, c'est la maison, l'homme c'est la voiture ! » même si cet adage paraît un peu macho, avouons qu'il n'est pas totalement faux, même si madame demande l'avis de son mari et si monsieur lui laisse choisir la voiture, ensuite la distribution des rôles restent souvent « femme/maison » et « homme/voiture ».


En tenant compte de la taille de Mi qui mesurait 1,80m et qui ne voulait pas passer son temps la tête baissée ou plié en deux dans le « bato », j'ai créé un grand « loft », seules séparations : la chambre et les sanitaires.

Et de cet espace rendu plus immense par le fait qu'il ne soit pas aménagé, ce petit carré de chambre me paru si petit que je réalisai l'ampleur du travail à venir.

Alors les matins suivant nous étions deux à quitter la caravane et à se rendre au chantier pour « envelopper » les parois de « lodela » de laine de roche, de laine de verre et de ce revêtement brillant que j'appelle « le chocolat »: laine de roche plaquée contre la coque, maintenue par des tasseaux, 4cm d'air, l'épaisseur des tasseaux, une couche de se revêtement brillant, un autre tasseau de 4cm et le revêtement déco qui sera du bois, des lames de parquets.

Laine de roche 10cm + 4cm d'air +1cm revêtement brillant + 4cm d'air + épaisseur du bois déco =

22cm d'isolation parfaite, nous avons une différence de 10à 15 degrés par rapport à l'extérieur. Nous avons vécu dans le midi sous des chaleurs torrides accrochés en plein soleil au quai de Roquemaure pour ceux qui connaissent et avec 45 degrés dehors, 30 degrés à l'intérieur, en ouvrant toutes les ouvertures pour que l'air circule. Encore très chaud, certes, mais supportable surtout pour des gens qui reviennent des tropiques.

Nous avons vécu aussi un hiver sans chauffage à Nevers, port sous la glace, -20 degrés dehors, avec un tout petit chauffage d'appoint qui ne tournait pas la nuit pour des raisons de sécurité, il n'a pas gelé dans le « bato ».

Bien souvent, sur les sites réservés à la navigation, les futurs marins qui achètent des bateaux posent la question de l'isolation, je pense que les méthodes qui ont fait leur preuve restent les meilleurs, des professionnels nous avaient conseillés cette méthode en nous mettant en garde contre toutes les nouvelles trouvailles, encore mal connues, nous ne regrettons pas notre choix, merci à eux!


Chaque soir nous rentrions plein de poussière de la tête aux pieds, pendant l'installation des laines,surtout les plafonds, nous étions couvert de ces petits morceaux qui se glissent dans vos vêtements, vos cheveux, qui vous dévorent la peau dans des « gratouilles » insupportables.

Pas besoin d'une histoire pour s'endormir...la chaleur de la douche et le parfum des draps nous emportaient aux pays des songes.


L'hiver avance, avance et le printemps montre le bout de son nez.

Le travail avance, avance et comme une fleur, » lodela « est tapissé de son vêtement brillant pour fêter le printemps.

avril2006_015



À suivre...




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Commentaires
"Lodela"
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