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"Lodela"

12 septembre 2010

En avant toute

1 Août 2007

    La voiture devait être glissée dans son « garage » pour la première fois.

   Et la veille du départ :«  allez tire, tire ! » OK mais je pèse 55kg et au bout de la corde, une grue et une voiture qui me résistent !  Les deux pieds poussant sur le « platbord », le corps complètement dans le vide, au dessus de l'eau, je me démène comme un ver au bout de sa ligne, si la corde lâche...plouf !

   Mes efforts finissent par payer et  bien en face de la fosse qui doit l'accueillir, elle descend, descend doucement et  à 30cm du sol «CRAC » le treuil cède ! Les « bons génies » devaient être autour de nous ce jour là et en langage châtié « si c'est pas avoir du cul, çà ? !!!

   Le jour « J »

   Mi avait travaillé jusqu'à 1h du mat pour réparer ce « foutu » treuil qui n'arrêtait pas de nous lâcher.

Embarquement de la deuxième moto restée à terre la veille. Un peu fatigués mais tout était prêt pour un départ programmé aujourd'hui, alors en route !

Mais reprendre la barre deux ans après avoir passé le permis et ne possédant que quelques heures de navigation qui dataient d'un an, c'était pas gagné.

La manœuvre de démarrage a un peu ressemblé à celle de l'année précédente, collé au quai qui longeait la piscine découverte de Nevers, tous les jeunes sont venus pousser sur le cul du « bato » avec des perches. Rires, encouragements, souhaits de « bonne route ».

Nous en avons besoin!

Pendant toute la saison, ils venaient à la piscine et nous voyaient travailler, « coucou, çà avance ? » ils avaient suivi l'évolution de « lodela ».

   La traversée du port s'est faite sans souci, mais ce petit pont, à la sortie, nous paraissait vraiment étroit, et en plus ,de travers par rapport à l'axe du port. Je crois que nous avions aussi perdu la notion de vitesse et oublié le « toujours doucement sur l'eau » de Jacky.

Nous allions beaucoup trop vite, beaucoup trop en biais, beaucoup trop de tout ce qu'il ne fallait pas

Les « rétro fusées » en action trop tard. Enfin ce pont que l'on voyait si loin fut trop vite trop près et « boom »!

Je n'ai même pas en le temps de descendre le pneu pour amortir le choc, Karen qui était venue nous saluer sur le pont a poussé un cri, ce qui aide bien ! Le « bato » a oscillé après le choc, Je me suis penchée en avant pour constater une énorme bosse, je devrais dire plutôt, un « trou » pas sympa du tout qui déformait la coque.

Nous étions consternés, chagrinés, dégoutés !

Les quelques minutes d'amertume passées, il fallait se reprendre, « lodela » continuait à avancer et la première écluse était déjà en vue. A la vitesse d' une tortue malade, c'est à dire, presque à reculons, nous avons abordé, engagé, glissé, amarré, bassiné et ressorti de cet « étrangladou » sans même touché les bords et c'est comme çà dorénavant que nous aborderons les écluses ...et les ponts !

   Nous venions de prendre notre première leçon de douceur et de patience, maitres mots de la navigation.

   Et des découvertes, nous allons en faire ! Car croire que naviguer, c'est monter sur un bateau et tourner la barre pour se diriger ou on veut ? Seulement dans les histoires ! Les plus grands ennemis des gros bateaux, entre autres, sont les courants et le vent, surtout le vent, et nous allions chercher tous ces problèmes en descendant dans le midi.

   Nous pensions que sur les canaux, il ne pouvait rien nous arriver: laisser glisser son bateau sur ce ruban d'eau calme, tantôt droit comme un « I », tantôt sinuant à travers une campagne reposante et abritant toutes sortes d'oiseaux et de « petites bêtes » que l'on redécouvre. On a presque envie de leur demander l'autorisation de partager leur espace que l'on vient remuer, perturber, empoisonner.

   20 minutes pour passer une écluse. 20 minutes x 2 si vous devez attendre le passage d'un autre bateau. Et des minutes incalculables s'il y a soucis de fonctionnement d'écluses.

   Une vitesse limitée pour éviter la destruction des rives par l'eau lors de votre passage.

   Tout pris en compte, vous avez fait entre 5km à 10kms quand vous vous arrêtez le soir.

   Vous comprenez pourquoi nous mettrons plusieurs années pour rejoindre Moscou, surtout que le but lui même n'est pas important, c'est tout ce qui va se passer entre le départ et la destination qui compte: les autres pays, les autres gens, les autres habitudes, les autres traditions, l'histoire à grande échelle et tous les « pourquoi » qui doivent trouver une réponse.

   Enfin ce soir là, halte le long du canal, attachés à d'énormes platanes, les toutounes font déjà les folles dans l'herbe, calme et sérénité devant un magnifique coucher de soleil.

   Cà y est, on est partis !

   Elle est pas belle la vie ?


À suivre...


 

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12 septembre 2010

NEVERS, Hiver 2006


L'arrivée dans ce port (3 Aout 2006) contribuait à nous mettre dans l'ambiance de la navigation, nous n'étions plus seuls, parqués dans le fond d'un chantier avec pour décor les hangars et quelques bateaux qui dorment là à l'année, a peine bercés par le passage des navigants.

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Romaric nous à présenté aux autres résidents et nous fis découvrir le confort du port : des douches chaudes, des machines à laver le linge et une vaste capitainerie avec une bibliothèque toujours prête à nous accueillir.

Pratique quand le confort à bord n'est pas encore opérationnel.


Un homme sur un bateau est forcement un bricoleur et c'est avec Jean Pierre que MI partageait les bouts de fil électrique, les rondelles, les caoutchoucs et tous les engins permettant les réparations système D.

Et en parlant de réparation, nous avions un treuil qui nous avait lâché, heureusement au moment ou la voiture se reposait dans son parking, à l'avant du « bato ». la dépense d'un palan était indispensable pour ressortir le véhicule de son « garage ».

Qui, déjà, m'avait dit : « un « bato », çà coûte très cher, il y a toujours quelque chose à acheter?! »

Cà commence !


Il ne font pas la « carte de fidélité » dans ce magasin de bricolage ou nous aurons, le « bato » terminé, laissé une petite fortune.

Je crois que nous y sommes allés tous les jours, j'attendais souvent Mi sur le parking pour ne pas laisser nos chiennes seules dans la voiture pendant des heures. Je finissais par emporter mes mots croisés. Je voyais mon MI revenir le caddy plein d'un tas de matériel qui annonçait la couleur du travail des lendemains  et la fatidique question: « je n'ai pas été trop long ? »

Quand un bricoleur rentre dans un magasin de bricolage...Mais c'était pour la « bonne cause »!

Je ne restais pas toujours dehors car je bricole aussi, j'aime à dire, « comme un mec » et en face d'un macho, « mieux qu'un mec! ». Il n'y avait pas de garçon à la maison et j'étais la fierté de mon père qui m'a appris tout ce dont on peut avoir besoin dans une maison, même poser des tuiles. Pendant que mes copines papotaient sur la plage, je coulais une dalle de ciment, j'apprenais à poser un carrelage, du parquet et découvrais toutes les astuces souvent gardés secret par les « pros ».


Une petite anecdote: j'avais démonté le moteur de mon « solex. » et il me restait une rondelle dans les mains une fois le moteur remonté.

« C'est quoi cette rondelle? » demanda mon père.

« Boofff, elle devait être en trop, je ne lui ai pas trouvé de place ! »

Gros rire de mon père, j'avais 16 ans,  j'appris ce jour là qu'en mécanique, chaque pièce a sa place et joue un rôle bien précis.


Plus le caddy se remplissait, plus la carte bancaire se vidait.

La voiture avait parfois du mal à rapporter les achats trop lourds ou encombrants, nous avions la petite remorque dont les roues agonisaient sous les charges, pour les stères de bois et de parquet, nous prenions le camion de location. Nous allions rentrer dans le mois de septembre, à Nevers, il fallait installer le chauffage en priorité pour l'hiver !


Pendant que MI continuait ses allées et venues chez B... Je décidai de commencer la peinture extérieure du « bato ». Il avait toujours sa couleur » bleu pisseux » du début avec toutes les blessures des travaux, les soudures ressemblant à des cicatrices, les rajouts ressemblants à des pansements, je le disais en convalescence et je voulais le voir guéri, propre et beau.


Les couleurs choisies vont poser polémiques !

Je voulais un « bato pétard », un freycinet plaisance ! Monsieur pas trop d'accord...

Mais « ce que femme veut, Dieu le veut ! »

Et puis je lui promis que si vraiment cela ne lui plaisait pas, je le repeindrais, après tout, ce n'était que de la peinture !

J'ai commencé par le vert prairie, j'ai barbouillé avec ce vert, la marquise, les hublots, les denebords et toute la terrasse et plus j'étalais cette couleur, plus c'était...VERT !

Cet éclat vert jurait avec le côté vieille ruine de cette coque aux allures rapiécées .

Mi allait, venait, entre son atelier, l'ancien logement du mousse transformé en atelier de bricoleur,

il jetait des coups d'oeil inquiets sur ce début de résultat.

Et vous n'aurez pas la chance d'entendre l'éclat de rire moqueur de Karen, notre voisine anglaise devenue une amie, dans une exclamation au petit accent d'outre manche:

_ »Fanou, ce vert, il est très clair ! »

_ »Oui Karen, et ta pensée aussi ! »

Tout le port s'est déplacé pour « admirer » l'oeuvre, je n'aurais pas fait autant d'audience si j'étais montée sur scène dans n'importe quel rôle.

Après avoir ressemblé à un extra terrestre pendant une semaine en mettant autant de vert sur mes vêtements que sur le « bato », j'ai joué les schtroumffs . Contrairement au vert, un bleu profond, un bleu nuit, le bleu qu'il faut pour y coller des étoiles puisque tel était la destination de la boite de peinture jaune encore rangée dans l'atelier.

Pour peindre la coque, je choisis de  m' accrocher à l'echelle de bordaille de la main gauche , badigeonner la surface de la coque de la  longueur de mon bras droit, puis remonter sur le plat bord, déplacer l'échelle,décaler les pots de peinture avec leurs chiffons, la bouteille de white en cas de coulure, redescendre, recommencer tous les 50/60cm sur 38m, côté babord, côté tribord...juste un échauffement !

Puisqu'il y a eu une deuxième couche !

Pendant ce temps Mi continuait ses allées et venues, je le voyais passer avec des tuyaux, des vis des boulons. Il râlait contre un tuyaux trop étroit ou le matériel inadapté qui le freinait dans son travail.

Heum, encore des dépenses dans l'air !

Puis le bleu terminé, soulignant le vert, habillait « lodela » d'une robe digne d'une montée d'escalier à Cannes. Le rire de Karen se transforma  en « Oh » admiratifs. « Ils » étaient tous là à nouveau, hochant la tête dans un mouvement collectif d'appréciation.

Fierté !


Nous étions réglé comme des horloges, la construction de « lodela » n'en était pas encore à sa dernière ligne droite et l'automne avançait à grand pas.

Le matin 7h promenade des toutounes, petit dej, et nous nous attelions au travail du jour, défini la veille.

Nous avions quitté le chantier avec un intérieur « tout en papier de chocolat », aucune cloison n'était posée, nous avons fait l'achat du bois,empilé dans le camion de location, retour au port, débarqué,  monté sur le pont puis rentré et entassé dans un coin du « bato »

Même chose pour les carrelages et les faïences.

Cà vaut bien une heure de « remise en forme » chez « M » !

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Nous avons entrepris la construction d'une douche hélicoïdale toute en parpaings de verre de couleur. 1m de diamètre pour le cercle de départ, tournant sur 50cm. 22Parpaings à la base, fer à béton verticaux et horizontaux attachés entre eux, sur 12 carreaux dans la hauteur. Nous ne montions le deuxième rang que lorsque celui de dessous était sec, pour la solidité de l'édifice.

244 pierres formant une tour de verre jaune d'or et ...vert où filtre le soleil.

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Pendant que Mi  installa toute l'électricité en 24/220/380 volt,  ou il passait parfois des heures à faire des  trous dans une tôle du « bato » pour y faire passer un fil du logement du marinier sur le logement principal.

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Je quittai mes pinceaux pour la pose des

carrelages dans la douche et les salles d'eau.

 

Le tableau de bord avait été avancé de 5m, il a fallu refaire tous les branchements.


« Lodela » n'avait pas encore sa devise, Sur l'avant trônait toujours son ancien nom. Incrusté dans le métal, comme cela se faisait au début de la construction des freycinet, il fallait trouver une heureuse solution sans abîmer le « bato » et conserver sa « pinpante allure »

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Si nous avions déménagé tous nos meubles, l'électro ménager était resté sur place ,nous vivions depuis un an avec un gaz deux feux et pas de frigo dans une cuisine désorganisée...


C'était une année ou nous allions encore partager l'espace à vivre avec poussière de ciment, de plâtre, de bois et odeurs en tous genres.....

Pour résumer, il restait tout à faire !

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Et c'est devant l'ampleur de ce travail que je décidai de casser la tirelire pour soulager Mi en embauchant un menuisier pour notre descente d'escalier « princiere » et les deux puits de lumière de 2m/1m qui inonde l'habitation de lumière et de soleil.


Ce rythme de « dingue » va durer deux années complètes, en dehors de nos mois de navigation, se lever le matin sans même savoir quel était le jour de la semaine, manger quand le travail en cours était terminé ou carrément sauté le repas, terminer le soir à la lumière pour ne pas interrompre au milieu d'un travail commencé ou se lever au aurore, l'été, pour profiter de la fraicheur avant une trop grosse chaleur...

Tellement déboussolés et dans notre « trip » que je me suis pointée un dimanche au super marché pour faire mes courses !


Une pause s'averrait nécessaire, l'hiver était derrière la porte, il faisait déjà froid le matin dans le « bato », le chauffage central n'était pas entièrement monté et le petit poêle à bois ne chauffait pas suffisamment ces grands espaces !

Nous étions à la veille de Noêl, Mi me réexpédia à l'ile de la Réunion !

Je pris l'avions la semaine suivante en laissant Mi sur « lodela »

Karen sur son bateau, seule également puisque Paul était parti pour trois mois en Angleterre !

Heum, peut être pas très prudent tout çà....!

Je ne vais pas vous refaire la vie idyllique de l'île, son soleil, ses plages, sa mer bleue,ses couleurs, ses parfums, ma moto, mes pots.....


Je suis rentrée bronzée, détendue, reposée....Prête à remettre les mains dans « la colle ».

En l'absence du « tourbillon », Mi avait continué le bricolage à son rythme quand il arrivait à sortir des couettes le matin, il a fait 2degré dans le « bato » les  nuits où il faisait -20 dehors ! Cette année là, nous avons eu, pardon, je rectifie, VOUS avez eu un hiver très rude !


Ce retour comme le précedent fut un enchantements, le printemps vit sortir les tables de jardin, les parasols, les vélos, les promeneurs du dimanche et les barbecues. Karen commençait à peine à se faire comprendre en français, Paul ne parlait que l'anglais, Mi que le français et l'espagnol et avec mes souvenirs scolaires dans la langue de Shakespeare la soirée fut mémorable de rires et de gags.


Karen adorait cuisiner et alors que nous avions repris le marteau, les tournevis, les pinceaux...Elle sonnait la cloche et venait nous offrir sa dernière création culinaire encore fumante ou le dernier pot de confiture encore tout chaud. Karen, tu es un amour, on t'aime !


Le treuil était réparé, toute la machinerie fonctionnait, il nous restait les ancres à vérifier, deux à l'avant, une à l'arrière, une voiture que nous n'avions encore jamais monté sur le « bato », la moto de Mi, Ma moto, nos 3vélos pour deux, une petite remorque...Qui a dit que le bateau était grand ?


Le nouveau départ était pour fin juillet, un vrai grand départ ou nous devions descendre dans le midi. Nous visions Avignon.  Déjà à cette époque, l'entourage nous traitait de « fous » : des débutants sur le Rhône ! Une région ou on ne peut pas stationner !ou on se fait jeter !...

Si vous le permettez, nous irons nous rendre compte par nous même.


(à suivre)



 

8 septembre 2010

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Si l'on considère que le début de l'aventure commence depuis la création du projet,

l'histoire est en cours depuis l'année 2004.

Nous vivons à l'ile de la Réunion depuis presque 10 ans et c'est notre 2ème séjours, la retraite de mon mari arrive à grands pas, qu'allons nous faire de cette retraite ? Rentrer en France alors que nous vivons sous un climat que tout le monde nous envie, dans un style de vie tropicale dont tout le monde rêve ? Nous avons toujours eu une vie plus qu'active: sports, musique, »faits mains » peinture,moto...Alors, rentrer, oui, peut être, mais réaliser un nouveau projet !

Ce ne sont pas les idées qui manquent, il faut plutôt réfléchir ensemble et décider ensemble !

Une quinzaine d'années plus tôt, nous avions du abandonner un projet pour une nouvelle mutation, nous décidons donc de le remettre au goût du jour et de tenter l'aventure.

Et voici « notre aventure Péniche »

5 février, la date d'anniversaire de Michel (que je nommerai souvent "Mi")

5 février,nous devenons libre comme l'air dans un nouveau statut appelé « retraite »!

Tout va très vite, nous mettons notre maison en vente, le déménagement est emballé dans un contener;" Mi" prend l'avion pour visiter un maximum de « bato », faire le tri de ce qui va être susceptible de nous plaire et me laisse avec nos trois chiens dans une maison casi vide jusqu'à la signature de la vente.

Juin 2005, je débarque avec « Vanille » et « Noisette », notre berger allemand et notre « royal bourbon », un nom bien pompeux qui désigne le chien«  batard » de l'ile, notre 3ème chienne, trop vieille et trop malade a fait un autre « voyage »

Mi vient me chercher à l'aéroport de Marseille, il avait récupéré notre toyota dès son arrivée, nous voici donc avec nos deux chiens et notre véhicule, hébergé chez notre fille Laure à Montpellier, elle même en vacances, pour une quinzaine.

Nous retournons visiter les bateaux qui avaient obtenus un axécit de Michel mais ils ne me plaisaient pas vraiment: trop compartimenté, trop petits, salle d'eau trop exigue,..Après une semaine de visite non concluante et les calculs financiers qui vont avec, nous changeons notre fusil d'épaule. Si nous devons tout démonter dans un « bato » pour qu'il nous plaise, pourquoi ne pas en chercher un à aménager, une carcasse à rénover ?

Tout était à refaire !

Nous récupérons une vieille caravane des années 80, un crochet de remorque et « roule ma poule », nous traquons tous les chantiers et les annonces de vente de vieux freycinet . Cette recherche nous amène dans ce joli camping fort sympathique de St Mammé ou nous resterons les deux mois d'été,

aout2005_006

rassasiés de visites, mesurant l'immensité de l'entreprise, dessinant déjà des plans, l'effervescence était à son comble....nous lui cherchions déjà un nom !

Dans nos nouvelles recherches, nous avons rencontré Pierre, Paul, Jacques....Puis un jour," Walter !"

Il connaissait un « bato «  ressemblant a celui que je lui décrivais pendant que nous sirotions un apéritif sur son « bato ». Le vendeur a déjà été échaudé par deux ventes qui ne se sont pas faites, fautes de crédits, il n'y croit plus et pourtant il est malade et doit arrêter le métier, il n'est paraît il, pas à « prendre avec des pincettes » ces temps ci et pour visiter son « bato », Walter nous propose de faire l'intermédiaire pour un rendez vous.

Pour nous présenter à ce monsieur, nous lui donnons l'élément percutant: nous payons « cash » et tout de suite !

Nous n'avons rien d'un « nabab » mais nous venons de vendre notre maison que nous réinvestissons entièrement dans ce « bato »!

Walter revient, la visite, c'est tout de suite si nous le voulons ! Ne laissons pas trainer les « affaires », 10mn plus tard, nous visitions « le croiser » amarré à St Mammé : C'est Mi qui avait la plus grosse responsabilité dans ce choix, dans ce « bato » de commerce que nous allions transformer en « bato » logement il fallait avant tout que les organes de notre « monstre » soient sains et pas trop vétustes : moteur, groupe electrogène, appareillages...

Nous avons été un peu déçu de la transformation moderne et non à notre goût du logement du marinier après toutes ces visites effectuées ou nous avions souvent admirer des logements gardés intact, en bois précieux, depuis la construction des « bato ».

Nous demandons une nuit de réflexion ! Rien qu'une nuit pour échanger nos impressions.

Ce n'est pas rien tout de même, même si l'investissement semble raisonnable au premier abord, ce n'est que le début de longues années de travail et de dépenses. Nous étions à la porte de notre projet, il ne fallait pas se louper ! Tous les conseils et toutes les recommandations des amis resurgirent, ils nous avaient mis en garde contre « ceci « et Attention à « celà »!

Cette nuit là a été à la fois très longue et trop courte, mais le lendemain, midi, nous étions chez « Patrick » et nous foulions de nos pieds nus, le sol de ce qui allait devenir  "NOTRE BATO !!!"

bat1010"le Croiser" St Mammés

Alors, décidé à vendre ? Oui !

Alors décidé à acheter ! Coup de fil à la banque pour débloquer la somme, rendez vous le lendemain à l'agence, affaire conclue le lendemain chez l'assureur du « bato », les papiers officiels sont passés d'une main à l'autre et en un quart d'heure nous voici propriétaire de ce monstre de 38m70 de long sur 5m de large, sans autre cérémonie, comme si nous avions acheté un vélo, un vélo sans roue et qui flotte !

Et sur l'air de « c'est la fête au village », ce soir là c'était la fête au camping !

« Poum » le bouchon de la bouteille de champagne! nous qui cherchons toutes les occasions pour faire péter le bouchon, celle ci était de taille et je crois qu'il nous a fallu plusieurs coupes pour réaliser que le « rêve » venait de commencer.

Nous venons de rentrer dans le monde de l'eau et à ce stade, nous n'en pensions que du bien. Walter nous recommendera son « marin » préféré, « Dédé l'amiral », pour accompagner « le Croiser » devenu, lors de son achat « Parenthèses », jusqu'au chantier ou il va être transformé, Marseilles les Aubigny, un grand chantier réputé dans un petit patelin du Cher.

Le voyage, ah le voyage!

"Mi" accompagne Dédé sur NOTRE « bato », nous sommes en Août 2005, une chaleur insupportable dans la journée, Sur le pont, marquise baissée, les hommes s'abritent du soleil avec un vieux parasol troué, la classe!

Et moi me direz vous? Et bien il y avait une voiture, une caravane et deux chiens en convoyage, Je pris le volant pour suivre en itinéraire routier: Je repérais sur la carte tous les endroits ou je pouvais voir passer le « bato » mais je voulais suivre trop près du canal,je me suis retrouvée coincée dans les champs,

Je me souviens d'un chemin qui longeait des propriétés, je me disais que si quelqu'un sortait et venait en sens inverse, il y allait avoir du sport, mais ma bonne étoile m'accompagnait, je suis arrivée dans un champ de blé, j'ai repéré le sol le plus solide et ai effectué un demi tour en cercle à la « gaston lagaffe », les roues de la caravane ont laissé une ornière mais je me suis retrouvée en sens inverse sur ce chemin étroit en priant une deuxième fois pour que tout le monde reste chez soi.

Chaque fois que je voyais passer le « bato », c'était un émerveillement, des photos, des coucous...je repérais le prochain endroit et en route. toujours arrivée bien avant leur passage, je dépliais le relax, profitant de la nature, du beau temps, des espaces aménagés. Chouette souvenir!

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Paris/Nevers en « bato », çà ne se fait pas en un jour : à 5km/h sur le canal, réglementation oblige, il y eu les arrêts du soir avec le casse croute bien mérité.

"Mi" dormait avec « le marin » sur le « bato », un commandant ne quitte jamais son navire et moi je dormais dans la caravane avec mes toutounes.

La plus part du temps arrêtés dans la verte, les gros troncs d'arbres pour amarrage, je dépliais la table de camping et c'est sous les platanes centenaires ou les marronniers que les verres trinquaient et les mandibules se mettaient en oeuvre.

Après cette grosse chaleur, la fraicheur du soir venait apaiser les corps fatigués et c'est presque sans s'en apercevoir que l'on sombrait dans le sommeil.

Le lendemain matin, pas de clairon mais un marin est sur le pont au aurore pour vérifier les organes vitaux de son « bato » et faire chauffer le moteur. Un p'tit café, pris sur le plat bord, et en avant, il y a du chemin à parcourir.

Un autre très bon souvenir, aujourd'hui chargé d'émotion, puisque Dédé a fait son dernier voyage quelques mois après nous avoir amener à destination, il avait cette peau brulée des marins qui vivent au grand air, ces rides creusées par ses soucis, silencieux et secret, d'une gentillesse et d'une serviabilité peu commune, « Le Marin » fait partie de notre histoire !

Une histoire pleine d'autres gens formidables.


Nous étions attendu à Marseilles les Aubigny, des commandes avaient déjà été faites par téléphone pour le lestage du « bato », pour ne pas perdre de temps, car nous étions en Aout et la période des vacances n'est pas l'idéale pour les livraisons.

Et nous allons faire la connaissance de Ray, le maître des lieux.

Qui ne connait pas Ray, au moins de nom ? 80%  des freycinet ont du, un jour ou l'autre, passer dans son chantier. D'ailleurs, il nous a été conseillé tout de suite. Le chantier est réputé pour faire du bon travail avec de bons ouvriers et un patron qui mène son monde à la baguette.

Le résultat est là !

« Parenthèses », puisque telle était sa nouvelle devise, a tout d'abord été mise « à couple », en deuxième position, dans l'attente de recevoir les premiers soins.

aout2005_030!vu l'ampleur de ces premiers soins, Il fut ramené le long du quai et un « désossement » completaout2005_033 commença: Il fallait tout sortir, vider cette coque de l'inutile pour de la plaisance, découper le « trop long », le « trop large », se débarrasser de certaines machines, en transformer d'autres ….Et ce nettoyage par le vide dura plusieurs semaines.



Nous allons installer la caravane sur le terrain du deuxième chantier, utilisé occasionnellement et plus calme, plus propre, plus herbeux en nous disant qu'après quelques mois de travail, nous repartirions à l'automne ou du moins avant l'hiver dans notre « bato »!

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Au début, un peu comme dans les histoires, tout beau, tout nouveau, l'enthousiasme aidant, les matins sont gais même dans l'étroitesse de la caravane avec les deux chiennes, l'aventure commence et chaque matin nous apportions nos réflexions de la veille, nos plans, nos désirs de transformation...

bat102280 tonnes de lest en bordure de trottoir

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                                                                           Pose de paroi métallique

Nous brulions de mettre la main à la pâte mais il fallait avant tout que le travail de chaudonnerie soit terminé avant que nous puissions commencer l'isolation du « bato », puis un début d'aménagement pour pouvoir y vivre.

La coque à nu, la première construction à effectuer a été ce que j'appelle « la terrasse » qui est aussi le pont du « bato ».

bat1039Chapeau ! Quel boulot et quel boulot bien fait! soudure et arrondi de la terrasse impeccables, un travail de longue haleine effectué par l'employé arabe du chantier, un soudeur hors paire qui connait son métier.

Nous revenions à la caravane chaque soir, satisfait de notre journée, Mi ressortait toujours plus noir de la cale moteur, plus graisseux, plus puant...une bonne douche, une bonne bière bien méritée, une bonne table et la construction de notre projet reprenait son cours.


Les semaines, les mois passaient et tout n'allait pas aussi vite que prévu. Nous étions en quelque sorte le travail de longue haleine du chantier et il lui arrivait de faire passer des urgences devant nous. Le travail cessait, le « bato » avait l'air abandonné, relégué au troisième rang, à couple de ceux qui l'étaient réellement. Nous avons du parfois nous fâcher pour qu'on ne nous oublie pas vraiment mais il y avait aussi le matériel commandé qui se faisait attendre...

Voici l'hiver et une coque de « bato » même bien avancée qui ne peut servir de toit, une coque de « bato » qui avec le gel devient dangeureuse, le chantier est décrété « en chômage »par le patron, les ouvriers étrangers partent en vacances chez eux, chacun regagne ses pénates et nous...nos 4m2 de caravanne.


Il n'y a pas toujours besoin de chauffage pour se réchauffer!

Le déménagement parti quelques mois avant de la Réunion, venait d'arriver à Marseille, Marseilles dans les Bouches du Rhône,bien sur,et nous n'avions pas moins de 60m3 à caser quelques part, en attendant de pouvoir les entrer dans le « bato ».

Ray nous offre un de ses hangars vide. Le seul « hic » est que ces hangars n'ont pas de plancher et que je me voyais mal entasser des meubles en bois précieux, des instruments de musique, et tous nos « trésors » à même ce sol humide et bancal.

Un peu d'huile de coude et nous avons construit ce plancher pour y mettre nos affaires en deux après midi, le lendemain le camion de déménagement était là et les cartons s'engouffraient dans le hangar!

On avait presque oublié qu'on avait autant de choses!

Les exercices « d'échauffement » n'en sont pas resté là, une partie de tout ce matériel était destiné aux enfants. Musculation tous les après midi: tri et reclassement de tout ce bazar!

Une quinzaine plus tard, le camion de location plein, nous sommes partis à 17h de Marseilles les Aubigny, arrivée à Clermont Ferrand 22h, « largage » des premiers meubles chez la fille, un verre d'eau, « largage de la suite » chez mon fils, petite collation, minuit, on reprend la route direction ORANGE.

Arrivée à Orange vers 8h du mat, avec les pauses autoroute, petit déj dans un bar avec croissants bien chauds réconfortants après cette longue nuit de route.

Nous avions décidé de profiter du camion pour remonter un autre déménagement, celui que nous avions laissé en France avant notre départ outre mer. Il était aujourd'hui stocké dans le garage de notre maison, louée, et nous voulions en débarrasser le locataire.

Notre idée: récupérer toute nos affaires éparpillées un peu chez tout le monde et après avoir donné, jeté, brûlé...tout ce qui ne nous intéressait plus, rentrer le reste dans notre « bato ».

Idée tout à fait légitime qui ne demandait finalement que du travail!

Le travail c'est la santé,et dans la famille, on la cultive!

Heureusement, car il fallait remonter, les heures étaient de l'argent, après 4h de « porter, hisser, tirer,soulever... » Je repris le volant direction Nevers.

Le soir à 17h, nous nous sommes fait aider pour continuer à entasser ces 25m3 dans le hangar et à 19h, le contrat était rempli et le camion au dépôt.

Et quand je pense qu'il y en a qui s'ennuie à la retraite !!!

C'est peut être ce qui allait se passer dans les semaines qui allaient venir. Plus ou moins enfermés dans cette caravane, notre seule demeure, sans activités de prévue, les travaux du « bato » en stand by...

LE BREAK

Si Michel est un homme qui peut s'occuper toute une journée devant un ordinateur ou un travail de précision, moi, il me fallait de l'espace! Même si un livre captivant ou des mots croisés étaient capables de « m'immobiliser » quelques heures, je regardais les 4m2 de la caravane avec une certaine angoisse, les balades des toutounes suffiraient elles à gérer cette vie étriquée et à ne pas faire exploser nos deux caractères bien trempés ?

Quand on a l'habitude de vivre avec quelqu'un, surtout depuis de nombreuses années, on se devine ! Et je voyais bien que la même crainte préoccupait Mi !

Nous avions quitté la Réunion précipitamment, juste le temps de signer le contrat d'achat de l'appartement. Nous avions entassé dans cet appart ce que nous ne voulions pas ramener, un peu à la « va vite », pensant que nous rangerions tout çà à notre prochaine venue.

La Réunion, nous n'avions pas trop eu le temps d'y penser ces derniers mois, à fond dans notre nouvelle aventure, c'était peu être une occasion . Nous en discutons ensemble et plutôt que de se gêner, de se supporter dans ces mauvaises conditions quotidiennes, nous décidons que je  retournerai à la Réunion ranger et décorer l'appartement.

En dehors du fait qu'il y a « séparation » et pas des moindres puisque l'île se trouve dans l'hémisphère sud à 13000kms de la France, En dehors du fait que Mi est frileux et que moi j'aime le froid et que les rôles sont donc mal distribués, j'étais super contente de retrouver mes copines, mes pots, le soleil, la plage, la moto, les marchés forains, les senteurs, les couleurs....

C'est en rentrant dans l'appart que je réalisai à quel point il était sale, les murs blancs étaient plus près du gris , nous avions racheté cet appart à des amis, qui eux mêmes l'avaient acheté juste pour une transition de mutation. Le lieu nous avait plu, il était disponible au moment ou nous avions l'intention d'acheter, et l'affaire s'est faite devant un bon repas, sur la terrasse, un jour ou nous étions venu les voir. La couleur des murs à ce moment là nous avait un peu échappé, les amis nous laissaient la cuisine, une partie du bureau et tout ce qu'ils ne voulaient pas remporter, un appart déjà à moitié meublé!

C'est donc par ces murs que mon travail commença: De la peinture et tous les outils qui vont avec, petite visite dans ces magasins pour lesquels je ne ferai pas de pub mais dans lesquels on trouve tout ce qu'il faut.

Debout le matin à 5h ou 6h, sous ces latitudes, on se lève avec le soleil, j'organise ma journée. Vêtue de vieux caleçons qui me servent de shorts et de débardeur, la tenue traditionnelle de l'île, je commence par les plafonds, je choisis des couleurs pastelles, crème, vert et orange pour les murs et harmonise toute la déco dans ces mêmes couleurs.

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Mais nous sommes l'année de l'épidémie du chikoungounia, cette épidémie s'est abattue sur l'île comme une tempête, il y eu vite des décés; Suite à ces décés, des consignes de sécurités à respecter, des spots télé, des prospectus, des conférences...

Mi me téléphonait tous les jours et la famille s'inquiétait.

Je rebouchai mes pots de peinture et me lançai dans la confection de moustiquaires, moustiquaires partout, se protéger était vital.

Sous les tropiques, la nuit tombe entre 17h et 18h suivant la saison et les moustiques sont très actifs à la tombée de la nuit, les magasins étaient dévalisés de tous les produits anti moustiques, les prix de ces articles quand on réussissait à en trouver devenait inabordables, les mauvaises nouvelles chaque jour aux infos n'incitaient pas à franchir le seuil de la porte.

Pourtant, je me suis efforcé de vivre le plus normalement possible, je téléphonais à mes amis régulièrement comme ils me téléphonaient car j'étais seule et cette maladie paralysait les gens, ils ne pouvaient plus bouger, même pas se lever pour aller aux toilettes.

Et puis comme dans toute épidémie, il y eut le déclin de la maladie et le retour à une vie normale . Quand on me demandait : »tu as été malade ? » je répondais : « non,le moustique m'a piqué et il est mort ! » histoire de détendre l'atmosphère!

La peinture repris ses droits,puis les ciseaux, la machine à coudre, pour les rideaux,les coussins,puis le « fait main » pour les tableaux, la déco, puis je suis allée chiner, marchander, troquer et deux mois après le résultat était  f a b u l e u x !

Je photographiai mon « oeuvre » sous toutes les coutures, il fallait que Mi constate le changement dans cet appart !

Et c'est en flanant dans une librairie que l'étincelle à eut lieu: Nous avions baptisé le « bato » aussi vite que nous avions acheté l'appart , juste parce que nous ne voulions pas garder le nom qu'il portait mais « Parenthèses » ne me plaisait pas vraiment et depuis le début, je cherchais la nouvelle « devise » qui allait nous plaire vraiment, et là, en me baladant, une image attire mon attention, intitulée « l'eau de là » et cela a fait « tilt » tout de suite.

Je téléphone à Mi le soir et lui propose :

« LODELA «

Un style sms qui marque l'époque et une interprétation libre du lecteur !

Je n'avais pas encore repris l'avion mais j'étais déjà dans « mon « bato » », je dis aurevoir aux amis, aux pots,au soleil, à la plage...A bientôt, mon « bato » m'attend !

L'HIVER A MARSEILLES LES AUBIGNY

Des retrouvailles, c'est toujours sympa et puis on a des tas de  choses à se raconter après ces mois de séparation, on en oublie les 4m2 de caravane.

Mars, ce ne sont pas encore les grosses chaleurs mais quelques rayons de soleil les après midi, un espoir du « plus chaud «  le lendemain et une approche du printemps qui s'annonce.

L'hiver à Marseilles les aubigny, Mi l'avait passé avec nos toutounes, il en avait pris soin pendant cet hiver glacial, je suis sure que tout le monde était dans le lit le soir pour se tenir chaud mais je ne veux rien savoir puisque je n'étais pas là.

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Je savais par les courriers et les photos que m'envoyait Mi que le chantier avait repris les travaux, doucement, quand il ne faisait pas trop froid: le matin il partait dans la neige depuis le chantier appelé « l'équerre » jusqu'à l'autre chantier, 1km plus loin, c'était en même temps la promenade du matin pour les chiennes.

Dans l'attente de mon retour, il avait entrepris tout seul comme un « grand » l'isolation ,et avait terminé la chambre

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Il m'avait laissé le soin de faire les plans de notre future intérieur, » la femme, c'est la maison, l'homme c'est la voiture ! » même si cet adage paraît un peu macho, avouons qu'il n'est pas totalement faux, même si madame demande l'avis de son mari et si monsieur lui laisse choisir la voiture, ensuite la distribution des rôles restent souvent « femme/maison » et « homme/voiture ».


En tenant compte de la taille de Mi qui mesurait 1,80m et qui ne voulait pas passer son temps la tête baissée ou plié en deux dans le « bato », j'ai créé un grand « loft », seules séparations : la chambre et les sanitaires.

Et de cet espace rendu plus immense par le fait qu'il ne soit pas aménagé, ce petit carré de chambre me paru si petit que je réalisai l'ampleur du travail à venir.

Alors les matins suivant nous étions deux à quitter la caravane et à se rendre au chantier pour « envelopper » les parois de « lodela » de laine de roche, de laine de verre et de ce revêtement brillant que j'appelle « le chocolat »: laine de roche plaquée contre la coque, maintenue par des tasseaux, 4cm d'air, l'épaisseur des tasseaux, une couche de se revêtement brillant, un autre tasseau de 4cm et le revêtement déco qui sera du bois, des lames de parquets.

Laine de roche 10cm + 4cm d'air +1cm revêtement brillant + 4cm d'air + épaisseur du bois déco =

22cm d'isolation parfaite, nous avons une différence de 10à 15 degrés par rapport à l'extérieur. Nous avons vécu dans le midi sous des chaleurs torrides accrochés en plein soleil au quai de Roquemaure pour ceux qui connaissent et avec 45 degrés dehors, 30 degrés à l'intérieur, en ouvrant toutes les ouvertures pour que l'air circule. Encore très chaud, certes, mais supportable surtout pour des gens qui reviennent des tropiques.

Nous avons vécu aussi un hiver sans chauffage à Nevers, port sous la glace, -20 degrés dehors, avec un tout petit chauffage d'appoint qui ne tournait pas la nuit pour des raisons de sécurité, il n'a pas gelé dans le « bato ».

Bien souvent, sur les sites réservés à la navigation, les futurs marins qui achètent des bateaux posent la question de l'isolation, je pense que les méthodes qui ont fait leur preuve restent les meilleurs, des professionnels nous avaient conseillés cette méthode en nous mettant en garde contre toutes les nouvelles trouvailles, encore mal connues, nous ne regrettons pas notre choix, merci à eux!


Chaque soir nous rentrions plein de poussière de la tête aux pieds, pendant l'installation des laines,surtout les plafonds, nous étions couvert de ces petits morceaux qui se glissent dans vos vêtements, vos cheveux, qui vous dévorent la peau dans des « gratouilles » insupportables.

Pas besoin d'une histoire pour s'endormir...la chaleur de la douche et le parfum des draps nous emportaient aux pays des songes.


L'hiver avance, avance et le printemps montre le bout de son nez.

Le travail avance, avance et comme une fleur, » lodela « est tapissé de son vêtement brillant pour fêter le printemps.

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À suivre...




8 septembre 2010

Le retour

Hello, me voici de retour.
L'aventure a commencé dans un chantier, à bateaux, bien sur
Et peut être, pourrait on dire,dans une caravane, dans l'attente de pouvoir vivre sur le bateau en transformation et plein de courants d'air.
C'était il y a déjà 5 ans ! Août 2005.
un an de chantier pendant que nous nous congelions l'hiver sous la neige dans une caravane.
un an dans un port à poursuivre les travaux mais toujours sans chauffage pour passer un deuxième hiver à Nevers.
Puis notre descente sur le midi de la France.
Toute cette première partie de l'aventure racontée dans "le récit"
J'espère vous amuser
A bientôt

8 septembre 2010

Le grand départ

LE GRAND DEPART


Nous avions passé beaucoup trop de temps dans ce chantier, et puis avec le temps, vous constatez que certains services rendus ne sont pas gratuits !

La fin des travaux à exécuter par le chantier trainaient en longueur, comme par hasard, fait pendant nos absences, facturés un peu cher à notre avis ou non corrects.

Nous nous sommes fâchés, ce qui n'a pas arrangé les relations avec le « Grand Patron « qui ne pensait plus qu'à sa retraite, dans quelques mois, et regardait son chantier de loin...!

Nous nous sentions prisonniers avec nos déménagements dans ses hangars que nous payions mensuellement, avec notre caravane sur son terrain, les frais des fuites d'eau colossaux qui nous étaient facturés alors que « lodela » , chaudronnement parlant ,était terminé....à part les détails qui nous séparaient aujourd'hui.


Après avoir attaqué les problèmes de front et constaté que les discutions étaient inutiles et n'apporteraient pas d'entente, nous avons décidé de quitter le chantier où nous étions invités à passer un deuxième hiver...mais à quel prix? Et donc de chercher une autre place!


Dans un « bato » pas encore habitable, il nous fallait récupérer nos « affaires» et  rechercher  LE stationnement pour gros « bato » en expliquant aux capitaines des ports, aux professionnels de l'eau que vous n'êtes là que les quelques mois d'hiver et que vous n'avez pas l'intention de vous incruster !

A croire que le gros « bato »n' est regardé que comme une sangsue qui cherche systhématiquement une berge pour s'y coller et y mourir!

Nous avons acheté un « bato » pour naviguer ! Pas vous ?


Nous avons alors rencontré Romaric au port de Nevers.

Nous lui racontons notre histoire, une toute petite histoire de marins débutants et lui demandons l'hébergement pour l'hiver.

Romaric eut l' oreille attentive de ces gens qui ont connu des « galères » et qui n'ont pas toujours eu de la chance.

Notre arrivée fut programmée, l'emplacement matérialisé, nous allions nous faire « tous petits »et  reconnaissants.


Le permis PP que l'on pourrait comparer au poids lourd sur la route, nous l'avions passé l'été précedent ! Pendant une semaine nous avions barrer un 18m, cela commençait le matin après le petit dej, nous passions la nuit sur le bateau, le Capitaine arrivait le matin avec les croissants, le midi, une pause déjeuner et c'était reparti, reparti jusqu'au soir ou chacun de nous prenait la barre sous la « houlette » et les « ordres » de Jacky.

Un petit hommage à cet homme jovial et bon vivant avec qui nous avons passé une semaine formidable. Nous étions venus « apprendre » et nous avons beaucoup appris à son contact, il n'a rien laissé passer, rien lâché, et nous avons beaucoup ri aussi, aujourd'hui, Jacky est notre ami à qui nous téléphonons encore juste avant la « panique à bord ».


Mais piloter un « bato » de 18m et un de 38m....rien à voir! Il va bien falloir pourtant mettre en pratique, MAINTENANT, tout ce que nous avions appris.


Marseilles les Aubigny/ Nevers: par le canal, 30kms ! « un amuse gueule » !

Nous avions prévenu l'éclusier que nous partirions vers 16h, pensant arriver le soir à Nevers.


MI tourne la clef de contact et fait chauffer le moteur, l'excitation est à son comble noyée dans une sorte de « crainte du débutant ».


Le démarrage fut F U L G U R A N T !

Les pales du gouvernail à 90 degrés pour repousser l'arrière du « bato » comme on nous l'avait enseigné, agissaient en sens inverse et nous recollaient contre la berge. Que se passe t il ? Au fur et à mesure que Mi augmentait la puissance du moteur pour se sortir de cette manoeuvre, il créait des gerbes d'eau et de boue, de véritables geysers qui arrosaient le rivage et le « bato » ne bougeait toujours pas. Plus les minutes s'écoulaient, plus le stress montait. Nos regards inquiets et interrogatifs se sont croisés : Ou est l'erreur ?

« Tu as bien tes pales dans le bon sens ? »

 » Oui ! »

« tant pis, essaie quand même dans l'autre sens. »

La catastrophe de chez catastrophe !

« Stop, arrête tout, reviens comme tu étais avant et recommence, plus doucement »

Je me souvenais de ce que disais Jacky, doucement sur l'eau, toujours doucement, sans précipitation! Nous étions en train de nous affoler et il était plus facile pour moi qui ne tenait pas les commandes de réfléchir sans paniquer.

Les remous provoqués par ces diverses manœuvres finirent par nous décoller du rivage, nous allions pouvoir AVANCER !

La première écluse était là, devant nous, à 100m, l'éclusier que nous saluions tous les matins depuis des mois, attendait sur le pont en regardant ce départ mémorable, surtout pour nous !

Il allait lui falloir de la patience car il nous avait préparé l'écluse, il y avait déjà presque une heure et nous n'étions pas encore en face pour rentrer dedans.

Alors pour un public qui n'a jamais vu une péniche de 38m de long sur 5m de large rentrer dans une écluse de canal, il faut savoir que les dimensions de l'écluse sont 38 à 39m de long sur 5,10 à5,20m de large, pas une grande marge de droit à l'erreur !

La péniche est un « bato » à fond plat, le moindre coup de vent, le moindre courant modifie votre pilotage et nous ne pouvons même pas évoquer ces excuses car nous avions choisi, volontairement, le départ sous un temps superbe.

Une heure après avoir mis le contact et donc à 100m de notre stationnement, nous entrons dans l'écluse après nous être baladé, un peu à droite, un peu à gauche et coup de bol, juste au milieu !

Il faut reconnaître les choses telles qu'elles sont : vraiment pas terrible ce « grand départ ».

Merci pour tous vos regards compatissants et vos encouragements.

Nous, nous sommes honteux et anéantis !


Mais juste l'espace d'un instant, ces moments de détresse intérieure rendent plus fort pour l'avenir.


De l'autre côté de l'écluse, le canal nous tend les bras et nous nous y sommes jetés... à 5kms/h puisque telle est la réglementation sur canaux.

Pas de circulation, la navigation s'arrête à 19h sur les canaux, nous n'en étions plus loin...Par contre nous n'arriverions surement pas à Nevers ce soir.

Chacun de nous à testé « lodela » en prenant les commandes. Nous avions un « bato » ivre, un peu trop à droite, attention, on frôle à gauche. Nous avons fait chacun notre « travers » et l'angoisse du début à laissé place à une sorte de fou rire incontrôlable permanent, chaque fois que nous faisions une bêtise ou que nous n'arrivions pas à nous en sortir.

Je n'oserai pas dire « habitué » mais moins stressé, Mi passa la deuxième écluse comme s'il avait fait cela toute sa vie.

Nous étions suivi par des » pros «  en vélo sur le chemin de hallage. Certains pour nous voir nous « planter » parce que nous avions refuser leur service PAYANT pour nous convoyer jusqu'au port de Nevers, d'autres, par sympathie parce qu'il trouvait courageux notre initiative de démarrer seuls, avec un si gros « bato ».

Mais si chaque fois que nous voulons naviguer, nous faisons appel à des » pros de l'eau », pourquoi avoir passé un permis ? Et je dirais presque pourquoi avoir un « bato » ?

Au passage de la deuxième écluse, Nous avons reçu les compliments de certains d'entre eux pour une conduite « aussi parfaite » en si peu de temps et un passage d'écluse qui n'était pas pire que celle des autres gros « bato ».

Et rendons à Jules ce qui appartient à Paul, ces compliments vont tous à Mi qui tenait les commandes et s'est débrouillé comme un capitaine!


La nuit tombait et l'éclusier nous rassure, personne ne navigue la nuit, » Vous n'avez qu'à rester là, même si vous ne vous attachez pas, vous n'irez pas loin. »


« Oui, mais nous avons deux chiennes que nous devons descendre au moins deux fois par jour pour leur besoins. » Il est donc venu attraper une corde d'amarrage à l'avant et nous nous sommes débrouillés pour installer la passerelle, descendre nos toutounes à travers les branches des arbres...


Cà y est, on navigue, on est parti, on va dormir sur notre « bato » au milieu des cartons de déménagements, des meubles entassés, des établis encombrés, du bois, des carrelages, des pinces, des marteaux, de la poussière....C'est l'aventure qui démarre et je vous dis qu'il n'y a pas besoin d'être dans un cinq étoiles pour passer la nuit la plus chouette de sa vie!


Au petit matin, réveillés par les oiseaux, petit dej, vérification des instruments de navigation, coup d'oeil sur la carte, préchauffage du moteur et en route, Nevers nous attend ! Une petite vingtaine de kms que nous ferons dans la journée en retenant les leçons de la veille.

Nous passerons une autre écluse puis découvrirons l'écluse automatique, testerons le virage à 90degré pour rentrer dans le petit canal qui amène au port de Nevers.


Nevers nous voici, tout le monde est sur le quai, il n'est pas question de se rater.

Comme de bien entendu, la place réservée se trouvait au fond du port et demandait de savantes manœuvres de demi tour et de recul mais MI a su les exécuter  à merveille sous les yeux ébahis des vieux marins.

Nous venions de parcourir nos premiers 30 kms en deux jours.

Nous étions installé au port de la jonction pour l'hiver, les travaux allaient pouvoir reprendre !

(à suivre)



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15 novembre 2009

présentation de "lodela"

P1000699

Présentation de «lodela»

Babord / Tribord

en navigation, marquise baissée

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je vais vous présenter "lodela".
A tribord, le côté "Mi", le côté "masculin", le côté "Capitaine" !
A Babord, le côté "Fa", le côté "féminin", le côté "Commandant" ! ( mais pourquoi avec un tel titre ai je toujours l'impression d'être le mousse ? je soupçonne là une grande stratégie du "Capitaine" !!! )
A tribord, le soleil (la force, la lumière, la chaleur) et la planète de « MI » Saturne. Le signe astrologique du Verseau avec sa constellation et l'idéogramme de son signe chinois: le singe.
A babord, la lune qui n'est pas encore dessinée ( symbole de la nuit, diffusion de la lumière, silence, calme,évasion) et la planète de « FA « Jupiter. Le signe astrologique du Capricorne avec sa constellation et l'idéogramme de son signe chinois: le rat.
Sur le "dennebord" des dizaines d'étoiles qui nous porteront vers notre destin.
Nous avons encore quelques motifs à trouver et à peindre sur la coque comme "lodela" en chinois et en russe.
"lodela" passe sur l'eau comme une grosse bouteille jetée à la rivière laissant dans son sillage mille messages positifs !


Capitaine et Commandant vous disent à bientôt et vous saluent.

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"Lodela"
  • Projet de navigation rivière à travers l'Europe à bord d'une péniche transformée en espace vie et pilotée par deux jeunes retraités actifs, Partage amical, technique, coup de coeur, coup de gueule de cette grande aventure humaine au delà des frontières .
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